Bonjour ! Voici ma proposition =)
Je sors rapidement de l'école, pressée de rentrer chez moi. Je m'arrête un instant sur le pas de la porte, surprise. Il fait déjà nuit, alors qu'il n'est que dix huit heures. Je frissonne doucement. Mes amis ont fini les cours plus tôt et je suis toute seule pour rentrer. Je n'habite pas très loin, mais je dois justement rentrer à pieds. C'est avec un soupir profond que je rajuste mon sac sur mon dos, et que je me mets en route.
Tout est silencieux. Je me sens mal à l'aise et je presse le pas. J'entends un vague bruit un peu plus loin, sans doute un chat. Je commence à stresser un peu quand je me rends compte qu'il n'y a même pas de voitures. Ces automobiles si bruyantes en temps normal semblent avoir disparu de la circulation.
Je sens mon coeur s'accélérer alors que je sors mon portable dans l'espoir de discuter un peu avec des amis. Stupeur. Il n'y a pas de réseau. Je fronce les sourcils et lève mon portable devant moi. Rien.
Je le range dans ma poche de manteau avec déception et étonnement. Ce n'est pas normal..
Etrangement, les seules fenêtres desquelles on aperçoit un peu de lumière ne montrent pas la moindre agitation à l'intérieur. Je commence à m'inquiéter. C'est vraiment bizarre.
J'avance sur le trottoir, mes pas résonnent sur le sol dans un "CLAC, CLAC, CLAC" presque agaçant.
Je serre la bretelle de mon sac d'une main et commence à accélerer.
Je sais que c'est absurde, mais j'ai l'impression d'être seule au monde, à cet instant précis. Aucun son ne me parvient. Je mets un peu de musique à l'aide de mon MP3 dans l'espoir de combler ce vide grandissant.
Il me reste à peu près cinq minutes de chemin à parcourir. Je peux le faire. Et pourquoi j'aurais peur, d'ailleurs ?
J'entends soudainement un bruit derrière moi. Je sursaute et me retourne d'un coup. A la lumière d'un lampadaire, j'aperçois une ombre menaçante, grisâtre sur le mur d'un immeuble en construction. Je recule de plusieurs pas et me prends brutalement les pieds dans une poubelle posée sur le trottoir en attendant le passage des éboueurs. Je m'étale au sol, et je sens mon genou cogner contre le bitume.
Lorsque je relève la tête, l'ombre a disparu. A la place se trouve un chat noir, qui s'approche tranquillement de moi.
" Petit, petit.. Viens le chat, viens avec moi ! Tu t'es perdu ?", je demande, même si je sais pertinemment que les chats ne parlent pas la langue des humains.
Le chat s'avance et se frotte doucement contre moi. Je le prends dans mes bras et je me relève. Il commence aussitôt à s'agiter et je le repose précipitamment de peur de prendre un coup de griffe.
Le félin part un peu plus loin, et prise d'une impulsion soudaine, je le suis. Je réalise soudain que ma montre s'est arrêtée. Elle indique dix sept heures trente trois, comme si j'étais encore en cours.
Comment cela se fait-il ? J'ai pourtant changé les piles il n'y a pas très longtemps..
Tant pis, j'en parlerai à maman en rentrant. D'ailleurs, j'arrive devant ma maison. Je me rend compte que j'ai oublié mes clés en fouillant dans mes poches..
"Oh non ! C'est pas vrai !"
Je sonne. Aucune réponse. Ce n'est pas possible! A cette heure-ci il devrait y avoir quelqu'un.. Je sonne une nouvelle fois. Toujours rien. Je reste silencieuse une seconde, avant de me mettre à trembler. Il ne fait pas froid, mais j'ai peur. Peur d'être seule et de rester là toute la nuit. Je m'assois par terre, devant la porte, sans m'inquiéter d'être vue. Il n'y a personne, de toutes façons.
J'ai l'impression de rester là des heures, recroquevillée contre le mur, perdue dans cette ville fantôme. Je pleure. Tout à coup, quelque chose me frappe brusquement. Je lève la tête, j'ouvre les yeux..
La lumière de la classe m'éblouit. Je suis à ma place, en cours, devant un professeur mécontent.
- (ton prénom) Peux-tu m'expliquer ce que tu fais ? Et répondre à ma question ?
C'est impossible.. Ce n'était donc qu'un rêve ? Mon amie à côté de moi m'adresse un sourire encourageant mais désolé.
Je suis complètement perdue.. Mais.. Ce que je viens de vivre ? C'était si réel..
J'aurais pu croire que ce que j'avais vécu n'était vraiment qu'un rêve, si je n'avais revu le chat noir, le même, trois jours plus tard devant ma maison. Nous l'avons adopté, d'ailleurs. Je n'aurais jamais l'explication de cette mésaventure troublante, et c'est un mystère auquel je ne peux répondre.
