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Bonjour,
Sujet d'invention:
(Ismène entre en courant dans le palais de Créon)
ISMENE : Mon oncle, Antigone me dit que tu veux la mettre à mort. Oh, dis- moi que ce n'est pas vrai, qu'elle a tout inventé, ou dramatise les choses! Que s'est-il passé?
CREON: Hélas, pour une fois, ton entêtée de sœur n'a pas raconté de sottises. A l'heure qu'il est, mes soldats doivent-être en train de la traîner dans son tombeau.
ISMENE (avec un cri désespéré): Ah! Non, je ne veux pas le croire, tu mens Créon! Je t'en prie, tu mens n'est-ce pas?
CREON: Non, mon enfant, je ne mens pas. J'ai bien condamné ta sœur à être emmurée vivante.
ISMENE (criant): Emmurée vivante! Quel atroce crime a t-elle bien pu commettre pour être emmurée vivante? Rien. Elle a recouvert le corps de Polynice. C'est tout.
CREON: Elle a désobéi au roi. J'avais interdit qu'on recouvre son corps. Elle m'a désobéi, elle mérite son châtiment.
ISMENE : Châtiment! Tu appelles ça un châtiment! Moi j'appelle ça un assassinat, un meurtre.
CREON (l'attirant vers lui): Mon enfant, tu es éprouvée, la tristesse te fait dire des bêtises. Va donc te reposer.
ISMENE (furieuse): J'irais quand il gèlera en enfer! Et ne m'appelle pas "mon enfant". Si je suis ton enfant, Antigone l'est aussi. Et on ne tue pas son enfant!
CREON: Je n'ai pas eu le choix. Je suis obligé de la faire mourir. C'est la loi.
ISMENE: Tu n'as qu'à la modifier cette loi! Tu es le roi! C'est toi qui décide! Alors décide de sauver Antigone.
CREON: Tu crois vraiment, petite écervelée, que c'est moi qui décide! Si je ne fais pas mourir Antigone, je perdrais mon trône.
ISMENE: Alors ma sœur compte moins pour toi que ton trône? Ton ambition te perdras, Créon. Tu es assoiffé de pouvoir...
CREON (l'interrompant): Tais-toi! Oublierais-tu que tu parles à ton roi? Voudrais-tu rejoindre ta sœur sur-le-champ?
ISMENE (enflammée): Je serais bien mieux avec elle dans son tombeau qu'avec toi!
CREON (appelant ses gardes): Gardes!
ISMENE: Tu vois, tu sais que tu as tort, alors tu appelles tes gardes.
CREON: Gardes!
LE GARDE: Oui, chef! Je suis venu, chef! Que puis-je faire pour vous, chef?
CREON: Conduis-la dans sa chambre. Et veille à ce qu'elle n'en sorte pas.
LE GARDE (prenant Ismène par le bras): À vos ordres, chef!
ISMENE (tombant à genoux): Créon, je t'en supplie une dernière fois, épargne Antigone, je t'en prie. Je saurais la faire tenir.
CREON: Oh, non, Ismène, tu ne sauras pas. J'ai essayé de la sauver. Elle ne veut pas. Elle veut mourir.
ISMENE: Non, elle ne veut pas mourir. Elle veut vivre, courir dans l'herbe, sentir le vent sur sa peau. Elle veut vivre, et elle veut aimer. Oh, Créon, elle aime ton fils, elle aime tant Hémon...
CREON: Ca suffit! (au garde) Emmène la!
ISMENE (suppliante): Créon, si tu ne veux pas sauver Antigone pour elle ou pour moi, fais le pour Hémon. Si tu aimes ton fils, même si tu n'aimes pas tes nièces, sauve la.
CREON: Il y a une quantité d'autres jeunes filles que Hémon pourrait aimer. Garde!
(Le garde l'emmène, Ismène se débat)
ISMENE (en pleurs): Créon, tu es un monstre! Un monstre! Tu n'aimes personne et personne ne t'aime! Tu n'as pas de cœur! Et à partir de maintenant, tu n'as plus de nièces! Tu es un montre...
(Créon reste seul).
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