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Bien que l’onde de choc ayant suscité des changements de nature révolutionnaire dans tous les pays européens de l’ancien « camp socialiste » soit partie de Russie, c’est dans ce pays que l’aptitude des élites dirigeantes à survivre aux péripéties de la transition semble la plus forte. On pourrait y voir l’illustration d’une autre vérité paretienne selon laquelle il est « difficile de déposséder une classe gouvernante qui sait se servir de la ruse, de la fraude, de la corruption, d’une manière avisée » (Pareto, 1916, § 2179 ; 1968, p. 1387). L’analyse de trois générations de dirigeants politiques – la génération Brejnev, la génération Gorbatchev et la génération Eltsine – indique qu’au milieu des années 90, environ 75 % de l’administration présidentielle, près de 75 % des membres du gouvernement et plus de 80 % des élites régionales étaient constitués de membres de la nomenklatura soviétique12. Dans la génération Eltsine, plus de 30 % des dirigeants au niveau national ou régional ont commencé leur carrière de « nomenklaturistes » sous Brejnev. Quant aux élites régionales de la même génération, la proportion de ceux qui ont commencé leur carrière par la voie de la nomenklatura sous Brejnev s’élève à plus de 50 % ; il s’agit au surplus d’héritiers de statuts privilégiés acquis par la génération antérieure. Jusqu’à la fin des années 80, ceux qui n’étaient pas membres du Parti Communiste avaient très peu de chances d’accéder aux postes de commande de l’administration d’Etat ou de l’appareil économique.
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