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Scène 5
Bratsch, seul, armé, couvert de blessures, près de l'entrée du tunnel d'Ajac.
BRATSCH. Je ne voulais pas y croire, on disait qu'Ajac creusait un tunnel, qu'il allait bientôt avoir un moyen de sortir d'ici, c'était un bruit qui courait entre nous, mais je ne voulais pas y croire et maintenant je vois que c'est vrai. Je pourrais partir. Parce que je me suis battu comme un lion. Parce que le combat est perdu et que je n'ai de leçons à recevoir de personne. Je me suis battu pour défendre la ville mais maintenant il n'y a plus personne à défendre et je pourrais partir. J'ai gagné ce droit-là. Mais je ne le ferai pas. Non. Je vais m'asseoir ici. Couvert de mes blessures et je vais me laisser mourir. Et lorsqu'ils arriveront et qu'ils verront le tunnel, ils comprendront que nous avions une porte et que nous avons décidé de la sceller nous-mêmes. Ils verront alors que nous étions plus forts qu'eux, immensément plus forts. Scène 6
Argo seul. Il entre avec une sorte de hotte dans laquelle sont rangés d'innombrables bâtons. Il en porte un à la main. Chaque bâton est criblé de centaines de petites entailles faites au couteau.
ARGO. Le vieux fou construit sa forêt. j'arpente la ville, du nord au sud, d'est en ouest, j'arpente les ruines et je n'oublierai personne. Pour chacun, une entaille. Les encoches, comme des prières murmurées par le vieil Argo. Je n'oublierai personne. Lorsque j'aurai fini, je ferai une dernière encoche pour moi, et je planterai en terre cette forêt d'arbres manchots. Le vieil Argo n'oubliera personne. Je rôde partout et je suis celui qui compte. Je planterai bientôt la forêt des ombres. Et ils sauront alors, lorsqu'ils fouleront ces ruines, ils sauront, qui qu'ils soient, lorsqu'ils entreront dans la ville et qu'ils découvriront les bâtons en terre, ils sauront que nous n'avons pas cessé d'être des hommes.
Entre Ajac portant dans ses bras le corps de Korée.
AJAC. J'ai marché jusqu'à toi, Argo, et j'ai prié que tu ne sois pas mort.
ARGO. Je n'ai pas eu la force.
AJAC. Je te supplie d'accepter ce que je veux te demander. J'ai marché jusqu'à toi parce que tu es le seul à qui je puisse la confier. je veux que tu la portes dans tes bras. Que tu la berces comme une enfant, que tu dises, si tu les connais, les mots qui apaisent les morts. Et qu'elle ne reste pas seule. Dans les gravats de la ville. Qu'elle ne reste pas seule.
ARGO (II la prend). Korée, comme ton corps est lourd maintenant. je peux à peine te soutenir. Il émane encore de ton corps le parfum violent de ton regard. Tu seras comptée. Argo est là. jusqu'au dernier instant, je veillerai sur toi. Tu sentiras mes mains sur ton visage. Tu entendras ma voix dans tes cheveux. Argo est là. Je te mettrai en terre et je planterai sur ta tombe la forêt de stèles1. Et ces bâtons scarifiés diront à jamais ce que tu fus. Scène 7
Ajac seul.
AJAC. Voilà, je suis le dernier des hommes. Ils vont venir maintenant. (II arme son pistolet.) La nuit tombe. Ils vont bientôt descendre des collines parce qu'ils ne peuvent pas s'en empêcher, parce qu'ils attendent cela depuis longtemps. Ils vont descendre avec la rage de piller et ils seront pris au piège. je connais la ville. La nuit, ici, je suis invincible. Ils vont déferler sur la ville sans que plus aucune digue ne puisse les contenir. Il n'y a plus qu'Ajac, le lâche, le rat, qui sera là, pour les attendre. Tu avais raison, Korée, il n'y avait que toi qui pouvais faire cela, me tuer ainsi. je suis le dernier des combattants, et je vais les attendre pour en tuer le plus grand nombre, je suis le dernier et je serai le seul à n'avoir personne pour prendre soin de mon corps. Je suis le dernier et ils seront encore beaucoup à tomber sous mes coups. Je vais me battre, dans cette pluie de feu, au milieu de cette nuit qui tombe et que je connais bien, je vais partir à la chasse, et les proies seront innombrables. Ils ne m'attraperont pas. Car, de la ville, je connais chaque pierre et chaque recoin, et leur sang bientôt coulera dans les rues comme un grand fleuve impétueux. Je suis le dernier, tu as fait de moi le dernier, Korée, je ne suis plus qu'un poing serré sur une arme.
A mon sens, ce qui fait le point commun des 3 scènes, c'est les 3 façons de résister à l'ennemi de façon différente et identique à la fois en conservant "l'humanité" dont est dépourvu l'ennemi.Donc à toi de voir comment ils conservent cette "humanité", comment est qualifié l'ennemi, et le message qui passe à travers ces différents actes de résistance.
Bratsch, seul, armé, couvert de blessures, près de l'entrée du tunnel d'Ajac.
BRATSCH. Je ne voulais pas y croire, on disait qu'Ajac creusait un tunnel, qu'il allait bientôt avoir un moyen de sortir d'ici, c'était un bruit qui courait entre nous, mais je ne voulais pas y croire et maintenant je vois que c'est vrai. Je pourrais partir. Parce que je me suis battu comme un lion. Parce que le combat est perdu et que je n'ai de leçons à recevoir de personne. Je me suis battu pour défendre la ville mais maintenant il n'y a plus personne à défendre et je pourrais partir. J'ai gagné ce droit-là. Mais je ne le ferai pas. Non. Je vais m'asseoir ici. Couvert de mes blessures et je vais me laisser mourir. Et lorsqu'ils arriveront et qu'ils verront le tunnel, ils comprendront que nous avions une porte et que nous avons décidé de la sceller nous-mêmes. Ils verront alors que nous étions plus forts qu'eux, immensément plus forts. Scène 6
Argo seul. Il entre avec une sorte de hotte dans laquelle sont rangés d'innombrables bâtons. Il en porte un à la main. Chaque bâton est criblé de centaines de petites entailles faites au couteau.
ARGO. Le vieux fou construit sa forêt. j'arpente la ville, du nord au sud, d'est en ouest, j'arpente les ruines et je n'oublierai personne. Pour chacun, une entaille. Les encoches, comme des prières murmurées par le vieil Argo. Je n'oublierai personne. Lorsque j'aurai fini, je ferai une dernière encoche pour moi, et je planterai en terre cette forêt d'arbres manchots. Le vieil Argo n'oubliera personne. Je rôde partout et je suis celui qui compte. Je planterai bientôt la forêt des ombres. Et ils sauront alors, lorsqu'ils fouleront ces ruines, ils sauront, qui qu'ils soient, lorsqu'ils entreront dans la ville et qu'ils découvriront les bâtons en terre, ils sauront que nous n'avons pas cessé d'être des hommes.
Entre Ajac portant dans ses bras le corps de Korée.
AJAC. J'ai marché jusqu'à toi, Argo, et j'ai prié que tu ne sois pas mort.
ARGO. Je n'ai pas eu la force.
AJAC. Je te supplie d'accepter ce que je veux te demander. J'ai marché jusqu'à toi parce que tu es le seul à qui je puisse la confier. je veux que tu la portes dans tes bras. Que tu la berces comme une enfant, que tu dises, si tu les connais, les mots qui apaisent les morts. Et qu'elle ne reste pas seule. Dans les gravats de la ville. Qu'elle ne reste pas seule.
ARGO (II la prend). Korée, comme ton corps est lourd maintenant. je peux à peine te soutenir. Il émane encore de ton corps le parfum violent de ton regard. Tu seras comptée. Argo est là. jusqu'au dernier instant, je veillerai sur toi. Tu sentiras mes mains sur ton visage. Tu entendras ma voix dans tes cheveux. Argo est là. Je te mettrai en terre et je planterai sur ta tombe la forêt de stèles1. Et ces bâtons scarifiés diront à jamais ce que tu fus. Scène 7
Ajac seul.
AJAC. Voilà, je suis le dernier des hommes. Ils vont venir maintenant. (II arme son pistolet.) La nuit tombe. Ils vont bientôt descendre des collines parce qu'ils ne peuvent pas s'en empêcher, parce qu'ils attendent cela depuis longtemps. Ils vont descendre avec la rage de piller et ils seront pris au piège. je connais la ville. La nuit, ici, je suis invincible. Ils vont déferler sur la ville sans que plus aucune digue ne puisse les contenir. Il n'y a plus qu'Ajac, le lâche, le rat, qui sera là, pour les attendre. Tu avais raison, Korée, il n'y avait que toi qui pouvais faire cela, me tuer ainsi. je suis le dernier des combattants, et je vais les attendre pour en tuer le plus grand nombre, je suis le dernier et je serai le seul à n'avoir personne pour prendre soin de mon corps. Je suis le dernier et ils seront encore beaucoup à tomber sous mes coups. Je vais me battre, dans cette pluie de feu, au milieu de cette nuit qui tombe et que je connais bien, je vais partir à la chasse, et les proies seront innombrables. Ils ne m'attraperont pas. Car, de la ville, je connais chaque pierre et chaque recoin, et leur sang bientôt coulera dans les rues comme un grand fleuve impétueux. Je suis le dernier, tu as fait de moi le dernier, Korée, je ne suis plus qu'un poing serré sur une arme.
A mon sens, ce qui fait le point commun des 3 scènes, c'est les 3 façons de résister à l'ennemi de façon différente et identique à la fois en conservant "l'humanité" dont est dépourvu l'ennemi.Donc à toi de voir comment ils conservent cette "humanité", comment est qualifié l'ennemi, et le message qui passe à travers ces différents actes de résistance.
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