Euphémisme :
Pour ne pas parler de "guerre", les personnages politique et l'Histoire a souvent remplacé ce mot vulgaire par le mot "événement". Ce fut notamment le cas lors du conflit armé en Algérie de 1954 à 1962, où le terme officiellement employé était "événements d'Algérie" ; la reconnaissance officielle de la qualification de "guerre d'Algérie" ne sera prononcée qu'en 1999, soit 37 ans après la fin du conflit.
Énumération :
L'énumération de l'auteur permet de nous faire toucher du bout des doigts toute l'horreur des conditions de vies de la guerre, et d'accentuer les sensations en leur donnant encore plus de profondeur :
" Ces hommes qui avaient été tenaillés par la fatigue, fouettés par la pluie, bouleversés par toute une nuit de tonnerre […] entrevoyaient à quel point la guerre, aussi hideuse au moral qu’au physique, non seulement viole le bon sens, avilit les grandes idées, commande tous les crimes mais ils se rappelaient combien elle avait développé en eux et autour d’eux tous les mauvais instincts sans en excepter un seul : la méchanceté jusqu'au sadisme, l’égoïsme jusqu'à la férocité, le besoin de jouir jusqu'à la folie "
Extrait de "Le feu, Journal d'une Escouade" de Henri Barbusse, 1916
3 mots de l'argot des tranchées :
Barda (masculin) : Equipement du soldat. Terme venant d'Algérie où le "barda" renvoie à la charge à porter d'un homme ou d'un mulet.
Gourbi (masculin) : Abri. Terme venant d'Afrique du Nord où "gourbi" renvoie à un habitation de fortune ou en désordre.
Musiciens (masculin) : Haricots secs. Ce terme évoque de façon poétique les bruits émanant de notre ventre après ingestion de cette nourriture.
