👤

Bonjour ! J'ai un dossier à faire en français et dans ce dossier je dois trouver un petit résumé de "l'affaire du grand 7" de Léon Hennique... Je ne le trouve pas MERCI d'avance pour votre aide =)

Répondre :

 
Bonjour,

Avec Henry Céard et Paul Alexis, Léon Hennique fait partie des figures oubliées du naturalisme. En le sortant de l'ombre imposante de Zola et Huysmans, les éditions du Lérot permettent aujourd'hui de redécouvrir un auteur qui ne méritait pas cet abandon. Il faut dire que Hennique lui-même ne chercha pas vraiment à perdurer comme auteur : il abandonna la plume en 1903 (alors qu'il vécut jusqu'en 1935), limitant ses activités littéraires aux réunions de l'Académie Goncourt dont il fut membre depuis sa création et au sein de laquelle il manifesta peu de goût pour l'audace de ses débuts : il vota en 1932 contre l'attribution du prix au Voyage de Céline... 
    
   Hennique a écrit des romans, du théâtre, des nouvelles. René-Pierre Colin a choisi de réunir celles-ci en trois sections thématiques : "La Guerre de 70 et la Commune", "Variations naturalistes" et "Une enfance à la Guadeloupe". Dans cette dernière, on trouve trois textes d'inspiration autobiographique qui ne constituent pas le meilleur du recueil. En revanche, les textes d'inspiration militaire et naturaliste révèlent un auteur qui se montre tout à fait à la hauteur de son ami Maupassant dans des histoires de soldats, de filles, de bordels fort courues à l'époque mais qu'il sait à chaque fois agrémenter d'une chute bien trouvée. 
    
   Le naturalisme de Hennique n'est pas ostentatoire, pas de débordements lexicaux à la Huysmans, pas d'analyse clinique à la Zola mais un oeil aiguisé et un ton qui se laisse parfois aller de façon heureuse vers l'humour noir. On gardera en mémoire la folie meurtrière des soldats de la nouvelle titre, lancés dans une expédition punitive contre un bordel et la détresse de Benjamin Rozes, un brave bourgeois désespéré par la présence, en ses entrailles, d'un hôte indésirable : "Ces courses continuelles le lassant, sur les conseils de Pédussault, curieux d'examiner les fragments du ver solitaire, on installa dans la chambre à coucher une antique chaise reléguée depuis plus de dix ans au fond d'un débarras. - Elle infecta la maison. - Suzanne avait beau courir dans les corridors, maintenir les odeurs sous un couvercle de sapin commandé exprès, elles s'échappaient néanmoins, s'emparaient des armoires, du linge, promenaient partout leur puanteur tiède, malgré les courants d'air, malgré les branches de lavande que Madame Rozes ne cessait de brûler. 
   Benjamin s'assombrissait encore. Les éternels bouillons gras lui soulevaient le coeur; il n'avalait qu'avec dégoût les mouillettes jaunies par les oeufs à la coque. Il ne conversait plus, ne voulait confier à personne le soin de chercher la tête de son bothriocéphale. 
   Armé d'une baguette, les lèvres plissées, gris de fièvre, après chacune de ses coliques, on l'apercevait fouillant la cuve de sa chaise avec anxiété. 
   - Eh bien, demandait Madame Rozes ? 
   - Rien... rien ! répondait-il. 
   Il attendait la tête de son bothriocéphale, le front vide, l'oeil fiévreux. Telles, après un gros temps, lorsque la houle moutonne encore, les femmes de pêcheurs consultent l'horizon."
 
   Léon Hennique, Homère de la chaise percée.
Merci d'avoir visité notre site Web, qui traite d'environ Français. Nous espérons que les informations partagées vous ont été utiles. N'hésitez pas à nous contacter pour toute question ou demande d'assistance. À bientôt, et pensez à ajouter ce site à vos favoris !


Viz Asking: D'autres questions