Bonjour !
Premièrement, la pièce jointe était un peu floue donc j'ai eu du mal à lire, il serait bien que tu fasses plus attention la prochaine fois, parce que ça peut décourager les gens de t'aider ^^
Une rencontre inattendue
Ce matin-là, fidèle à ses habitudes, le duc Hubert Valéry Stanislas de Montmorency se promenait dans le parc Monceau. Dans une allée, ce monsieur élégant croisa un rappeur qui dévorait un hamburger. L'ayant englouti, ce jeune de banlieue jeta négligemment l'emballage sur la pelouse.
Aussitôt, le duc l'interpella sévèrement.
— Dites moi, jeune homme, où donc vous croyez-vous ? J'ose espérer que vous aurez la délicatesse de ramasser cet affreux détritus, afin de le déposer dans la boîte à ordure prévue à cet effet !
Le jeune se retourna, surpris. Il leva un sourcil et dévisagea son interlocuteur d'un air narquois.
— Dis moi, m'sieur, tu te crois où là ? Tu te fous de ma gueule ? Tu peux pas me gueuler dessus comme ça, t'as vu comment tu t'habilles ? Tu es une poubelle à toi tout seul !
— Que... Je suis outré ! Comment m'adressez vous donc la parole ainsi ? Vous n'avez aucun respect pour vos aînés ?
Le rappeur ricana. Le duc, déstabilisé, regardait de tous côtés comme s'il espérait que quelqu'un viendrait à son secours.
— Maintenant dégage, avant que j'te tabasse, t'es gonflant à la fin.
Le duc Hubert Valéry Stanislas de Montmorency secoua la tête, perplexe.
— N'allez vous donc pas récupérer cet immondice que vous venez d'ingurgiter ?
— Qu'est-ce tu dis là ? J'comprends rien.
— Eh bien, vous avez jeté ce déchet par terre. Vous savez que cela pollue énormément, c'est vraiment un acte répréhensible. Vous devriez le mettre dans une poubelle. Figurez vous que, si tout le monde agissait de la sorte, vous auriez ces emballages absolument partout ! Cela ne vous dérangerait pas ? Et puis enfin, vous ne voudriez pas que vos futurs enfants ne tombent malades à cause de ce que vous jetez ?
Le jeune ôta sa casquette, se gratta la tête, puis fixa son regard bleu sur le duc d'un air ennuyé.
— T'exagère trop mon gars, c'est même plus crédible. Tu sais bien qu'un pauvre papier va pas détruire l'univers. Maintenant, fais pas chier, j'ai des trucs à faire.
— Des occupations plus importantes que sauver la planète et l'environnement d'une dégradation aussi importante, et ainsi de protéger des milliards de vies ?
— J'vois pas en quoi ramasser ce pauvre papier va aider le monde, t'es lourd sérieux. Et pis ce truc, d'ici une semaine il sera plus là, ça disparaît ces machins.
— Non, non, non. Vous me mettez au pied du mur, je ne vais pas y aller par quatre chemin. Vous affaiblissez le monde ! Ce papier mettra plus qu'une semaine à se dégrader, et si vous ne les voyiez plus après les avoir jetés auparavant, c'est parce que de bonnes personnes s'en saisissent afin de les amener dans une boîte à ordures.
— Bah voilà, si y'a déjà des gens qui le font j'vais pas faire leur travail à leur place, t'as cru quoi toi !
Un bébé se mit à pleurer, ce qui les interrompit. Le duc, scandalisé par le comportement du rappeur, en profita pour s'éponger le front d'un air choqué. Le jeune des banlieues, lui, se contenta de secouer la tête et de s’asseoir sur un banc à proximité. Il avait l'air moins agacé qu'auparavant, presque intrigué par cet inconnu étrangement vêtu qui ne faisait que l'importuner depuis plusieurs minutes.
— Ce... Ce n'est pas... Ce n'est pas convenable, bégaya le duc, reprenant la parole. Vous ne pouvez pas agir ainsi dans cette merveilleuse ville comme si tous les autres citadins étaient vos laquais. Ce n'est pas à eux de passer derrière vous pour réparer vos bévues.
— Mouais, répondit le jeune d'un air dubitatif. T'façon ils n'ont rien d'autre à faire, à part énerver tout le monde et te juger à ton apparence et ta façon de parler. Y'en a marre.
— Nous jugeons les personnes sur leurs actions et non leur apparence, argua le duc. Si vous aviez déposé ce papier ailleurs que sur la pelouse, je ne vous aurais point jugé de la sorte. Voyez, si vous le ramassiez, mon opinion de vous remonterait certainement !
Le jeune se redressa d'un air intéressé.
— Vous croyez... commença-t-il, vouvoyant le duc soudainement. Vous croyez que je pourrais plaire aux filles comme ça ?
— Certainement, répondit le duc amusé. Allons, je vous fais confiance pour vous reprendre.
Et il s'éloigna d'un pas tranquille. Au bout de quelques mètres, il se retourna discrètement et sourit. Le rappeur s'approchait d'une poubelle, le papier de son hamburger entre les mains.
