Au temps ou les environs d’Alger étaient encore des terrains sauvages vivait une femme au cœur d’une forêt aussi sombre que profonde se situant à proximité du quartier appelé communément le ruisseau. Une mendiante, une folle, une sorcière anthropophage, telles étaient les idées que les mentalités locales se tissaient et se transmettaient de bouche-à-oreille, mais en réalité, qui était ce mystérieux personnage qui a hanté les esprits durant des décennies ? Suscitant la curiosité des uns et donnant aux autres des frissons inexplicables à la vue du ravin qui prit avec le temps le nom du ‘’Ravin de la femme sauvage’’.
C’était un lieu fort mystérieux, le genre d’endroits ou le diable même n’aimerait pas s’y aventurer, là-bas dans la solitude des corps et des âmes, ou le pas du promeneur était souvent accompagné d’une crainte inexplicable tandis que les regards se heurtaient confusément aux rochers multiformes à la hauteur des montagnes et aux ravins qui furent aussi terrifiants que des abysses sans fonds. En effet, l’immense boisé fut le refuge des bandits et cachait dans ses profondeurs des histoires curieuses sur les esprits et les Djinns.
