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Bonjour j'aurai besoin de votre aide pour ma redaction a rendre pour lundi 18 ne vous fier pas de la date decu sa etait reporte il faut faire une description et pas un recit moi j'ai fait un recit la prof ma dit elle ma laisser une deuxieme chance aidez moi svp je n'arrive pas faite votre endroit a vous que vous appreciez sa ne me derange pas

Bonjour Jaurai Besoin De Votre Aide Pour Ma Redaction A Rendre Pour Lundi 18 Ne Vous Fier Pas De La Date Decu Sa Etait Reporte Il Faut Faire Une Description Et class=

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C'était la pièce qu'il fallait visiter dans leur vaste manoir. Jamais les Dieulefit n'auraient laissé un autre gamin pénétrer chez eux mais en devenant le meilleur ami de leur fils unique, le grand Paul, j'étais comme savonné de cette roture dans laquelle naissaient les autres enfants du village. Cette pièce, Paul me l'avait souvent décrite pendant nos interminables cours d'arithmétique dispensés au collège communal par le père Boulard. Il faut dire que si nous étions l'un et l'autre de piètres scientifiques, nous avions cet autre point commun d'être de ces grands lecteurs que la pratique de leur art écartait un temps de la tristesse de siècle poussiéreux. En m'efforçant de résoudre ces équations arides, j'écoutais Paul me chuchoter le plaisir qu'il tirait, une fois ses devoirs terminés, de pousser avec vigueur la porte en bois massif qui menait à la bibliothèque parentale. Je le laissais me conduire par la pensée dans cette pièce qu'il décrivait d'une hauteur de cathédrale, lumineuse et inspirante. Je l'imaginais balader au hasard son index sur les coiffes des ouvrages pour finir par se saisir d'un vélin de Perrault ou de Mérimée. Et je bavais d'envie en l'écoutant me décrire son assoupissement dans l'un des accueillants voltaires qui n'attendaient qu'à devenir les confidents réguliers des lecteurs ; sans toutefois me rendre compte que c'était ma plume qui bavait d'encre sur ma page sous l'œil accusateur de Boulard. Je soupirais alors, confus de ma maladresse et désabusé de n'être né que fils d'humbles tisserands.
Ce temps-là était fini. Cet endroit où j'étais si souvent venu en rêve était bien devant moi, derrière cette lourde porte. Paul, l'œil et le sourire malicieux, me plaça bien sur le seuil puis, d'un geste théâtral, l'ouvrit délicatement. Il n'avait pas menti. La hauteur représentait aisément celle de deux pièces ordinaires et le colombage du plafond traçait un damier aux mailles si fines qu'il donnait le vertige. De hauts oriels donnaient à la pièce sa lumière en rais mordorés déclinant par cette fin d'après-midi. Ils inondaient tant la salle de lumière qu'on eut dit que Dieu avait délégué ici chérubins et archanges du royaume des cieux pour y sacrer quelque office. Dans chacune des baies de ces oriels étaient aménagés des liseuses d'un bois précieux et rougeâtres que je ne connaissais pas. Leurs flancs confortables rappelaient ceux d'une mère qui étreint ses enfants. Des grandes étagères dessinaient de discrètes allées dans lesquelles on aurait pu se perdre comme lorsqu'on reprend une lecture après des jours. Les grands noms de la littérature y tutoyaient les anonymes. Toutes les disciplines s'y rencontraient en une nouvelle République des lettres. J'étais fébrile en m'emparant d'un Rousseau alors qu'un Fénelon semblait m'en vouloir de le délaisser et qu'un Sévigné se proposait de nous emmener en voyage deux siècles plus tôt, dans ce faste qui n'était pas le mien. Un grand âtre trônait au fond de la pièce et je sentais mon cœur battre au diapason du crépitement de ses dernières braises. Sa douce chaleur m'envahissait et me faisait percevoir avec une meilleure acuité encore, toutes les sensations du lieu. L'odeur du bois torturant celle des pages, l'éclat du jour mourant qui dansait sur les bas-reliefs boisés, la délicate dentelle des tapisseries et ce lointain air de Fauré qui montait du grand salon... Tout ce que j'avais sous les yeux était si beau, bien plus beau que ma propre maison prise dans son ensemble. Sur le bureau central reposait tout un amas de choses belles et inutiles pour les pauvres: un presse-papier, un coupe-lettres, des encriers, des marteaux à sceaux qui me donnaient la fictive satisfaction que j'étais estampillé de la marque des gens du monde. À son côté, dans une embrasure correspondant à une tourelle à encorbellement, il était placé un petit cabinet de toilette sommaire composé de linge d'un blanc immaculé et d'un broc en porcelaine de Limoges. Je me surpris à m'imaginer vivre dans cette pièce qui, à elle seule, pouvait bien abriter toute ma famille. Paul me tira des divagations, me tendit un livre et ajouta quelque chose que je n'oublierai jamais : "deux lecteurs, séparés par leurs milieux, se retrouvent dans leurs voyages littéraires''. Nous prîmes chacun un siège puis nous lûmes jusque fort tard dans la nuit. Nous étions alors amis et égaux.

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