👤

Bonjours mon fils a du mal avec un texte question réponce et moi je n'y connais rien on peux m'aider svp :
Texte :
Fragment 128 des Feuillets d'Hypnos
Le boulanger n'avait pas encore dégrafé les rideaux de fer de sa boutique que déjà le
village était assiégé, bâillonné, hypnotisé, mis dans l'impossibilité de bouger. Deux compagnies
de SS et un détachement de miliciens le tenaient sous la gueule de leurs mitrailleuses et de leurs
mortiers. Alors commença l'épreuve.
Les habitants furent jetés hors des maisons et sommés de se rassembler sur la place
centrale. Les clés sur les portes. Un vieux, dur d'oreille, qui ne tenait pas compte assez vite de
l'ordre, vit les quatre murs et le toit de sa grange voler en morceaux sous l'effet d'une bombe.
Depuis quatre heures j'étais éveillé. Marcelle était venue à mon volet me chuchoter l'alerte.
J'avais reconnu immédiatement l'inutilité d'essayer de franchir le cordon de surveillance et de
gagner la campagne. Je changeai rapidement de logis. La maison inhabitée où je me réfugiai
autorisait, à toute extrémité, une résistance armée efficace. Je pouvais suivre de la fenêtre,
derrière les rideaux jaunis, les allées et venues nerveuses des occupants. Pas un des miens
n'était présent au village. Cette pensée me rassura. À quelques kilomètres de là, ils suivraient
mes consignes et resteraient tapis. Des coups me parvenaient, ponctués d'injures. Les SS avaient
surpris un jeune maçon qui revenait de relever des collets. Sa frayeur le désigna à leurs tortures.
Une voix se penchait hurlante sur le corps tuméfié : « Où est-il ? Conduis-nous », suivie de silence.
Et coups de pied et coups de crosse de pleuvoir. Une rage insensée s'empara de moi, chassa mon
angoisse. Mes mains communiquaient à mon arme leur sueur crispée, exaltaient sa puissance
contenue. Je calculais que le malheureux se tairait encore cinq minutes, puis, fatalement, il
parlerait. J'eus honte de souhaiter sa mort avant cette échéance. Alors apparut jaillissant de
chaque rue la marée des femmes, des enfants, des vieillards, se rendant au lieu de
rassemblement, suivant un plan concerté. Ils se hâtaient sans hâte, ruisselant littéralement sur
les SS, les paralysant « en toute bonne foi ». Le maçon fut laissé pour mort. Furieuse, la patrouille
se fraya un chemin à travers la foule et porta ses pas plus loin. Avec une prudence infinie,
maintenant des yeux anxieux et bons regardaient dans ma direction, passaient comme un jet de
lampe sur ma fenêtre. Je me découvris à moitié et un sourire se détacha de ma pâleur. Je tenais
à ces êtres par mille fils confiants dont pas un ne devait se rompre.
J'ai aimé farouchement mes semblables cette journée-là, bien au-delà du sacrifice.
René Char, Feuillets d'Hypnos, 1946

Questions :
1)Décrivez la structure de ce texte.
2)Ou et quand se situe l'action ?
3)Quelles sont les différentes forces en présence ?
4)En quoi ce texte peut-il être considéré comme un poème engagé ?


Répondre :

1/ Récit narratif sous forme de poèmes
2/ village français pendant l’occupation de 1940 à la libération
3/ les forces allemandes SS et les habitants du village
3/ il s’agit là d’une période trouble de l’occupation et la bravoure des habitants d’un village envers l’oppresseur SS