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Les portes sont désormais fermées. Je ne peux plus reculer. Les vivats de la foule, massée à quelques centaines de mètres de cette fusée, de ma fusée, ne me parviennent plus que par l'intermédiaire de la radio. De temps à autre, le temps avant le décollage est annoncé, accompagné d'un grésillement. Je trépigne et tente de m'étirer mais l'espace restreint de la cabine m'en empêche. Le siège sur lequel je suis assis me semble plus dur, plus raide qu'avant. Mais non, c'est toujours le même, c'est simplement moi qui suis tendu. En contemplant à travers le hublot la base de lancement, je me rassure, ou du moins j'essaye. J'imagine ma mère, en bas, pleurant le départ et la gloire de son enfant. Aux larmes de joie se mêlent celles de la peur et de la tristesse. Quand la fusée décollera, ceux autour d'elles pousseront des cris, applaudiront, fermeront les yeux. Mais moi, je ne pourrai pas : mon destin ne m'appartient plus. Nerveusement, je contrôle du regard chacun des voyants du tableau de bord. Je le fais plusieurs fois, même si je sais que cela est inutile : en cas de défaillance, une alarme stridente me vrillerait les oreilles pour s'assurer que j'ai bien pris connaissance du problème. Les secondes s'égrènent lentement.
Le grésillement me fait sursauter. « 10 minutes avant décollage ! » tonne la voix. Mes mains moites trépignent, se croisent et se décroisent. Machinalement, je porte la main à ma poche droite, là où se seraient trouvées mes cigarettes en temps normal. Mais nous ne sommes pas en temps normal. Dans quelques minutes, je vais quitter la Terre et son aspect maternel, rassurant pour la profondeur vide de l'espace. Six mois sans poser le pied. Six mois ainsi, à des milliers de kilomètres au-dessus des miens, au-dessus de la vie. Cet espoir m'anime et me transcende depuis toujours, et pourtant je ne peux m'empêcher d'angoisser. Cinq minutes avant le départ, l' ingénieur en chef me fait son dernier briefing. Je connais tout, les procédures, les calculs et les manœuvres, et pourtant rien ne me parle. Ses paroles me traversent mais forment dans mon esprit un charabia incompréhensible. Pourtant, je réponds « oui » à chacune de ses questions.
« Ta mère t'embrasse », me dit-il.
Je m'entends lui répondre que moi aussi.
Deux minutes. Mes doigts s'agitent sur le tableau de bord, battant une mesure de plus en plus rapide. Mon rythme cardiaque. Les yeux fermés, je respire profondément mais rien n'y fait. Le stress a envahi la moindre cellule de mon corps.
Une minute. La sueur coule le long de mon dos, et mes mains moites ne parviennent à essuyer celle qui s'accumule sur mes tempes. Mon casque est mis, la visière baissée. Désormais, je ne peux plus rien faire.
Dans un vacarme assourdissant, les tours s'écartent. Quand il faut y aller, faut y aller...
Le grésillement me fait sursauter. « 10 minutes avant décollage ! » tonne la voix. Mes mains moites trépignent, se croisent et se décroisent. Machinalement, je porte la main à ma poche droite, là où se seraient trouvées mes cigarettes en temps normal. Mais nous ne sommes pas en temps normal. Dans quelques minutes, je vais quitter la Terre et son aspect maternel, rassurant pour la profondeur vide de l'espace. Six mois sans poser le pied. Six mois ainsi, à des milliers de kilomètres au-dessus des miens, au-dessus de la vie. Cet espoir m'anime et me transcende depuis toujours, et pourtant je ne peux m'empêcher d'angoisser. Cinq minutes avant le départ, l' ingénieur en chef me fait son dernier briefing. Je connais tout, les procédures, les calculs et les manœuvres, et pourtant rien ne me parle. Ses paroles me traversent mais forment dans mon esprit un charabia incompréhensible. Pourtant, je réponds « oui » à chacune de ses questions.
« Ta mère t'embrasse », me dit-il.
Je m'entends lui répondre que moi aussi.
Deux minutes. Mes doigts s'agitent sur le tableau de bord, battant une mesure de plus en plus rapide. Mon rythme cardiaque. Les yeux fermés, je respire profondément mais rien n'y fait. Le stress a envahi la moindre cellule de mon corps.
Une minute. La sueur coule le long de mon dos, et mes mains moites ne parviennent à essuyer celle qui s'accumule sur mes tempes. Mon casque est mis, la visière baissée. Désormais, je ne peux plus rien faire.
Dans un vacarme assourdissant, les tours s'écartent. Quand il faut y aller, faut y aller...
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