Bonjour,
Ma très chère,
Je t'écris pour te raconter l'horrible voyage de Boule de Suif. Elle pensait être appréciée par ses camarades, mais ce ne fut pas le cas. En effet, une fois montée dans la voiture, on l'a reconnue. Personne ne voulait lui adresser la parole, car on savait qui elle était. Mais au moment où tout le monde avait faim alors que la plupart des voyageurs n'était pas très bien préparé au voyage et que personne n'avait prévu à manger, Boule de suif, elle, prévoyante, avait amené son repas, qu'elle a gracieusement partagé avec tous les passagers.
A la nuit tombée, on n'avait toujours pas atteint le Havre, nous avons donc dormi dans une auberge qui était occupée par un officier Prussien. Ce dernier l'avait appelée avant le dîner, mais elle refusa d'y aller. Ensuite le commandant prussien lui fit un compromis, celle-ci devait se donner à lui et il la laisserait de ce fait, partir avec ses amies. Au début elle refusa, horrifiée et tétanisée, mais elle finit par céder car tout le monde la huait pour qu'elle se sacrifie. Elle passai alors la nuit avec l'officier et ils partirent au petit matin.
Le voyage recommença, Boule de Suif se sentait indignée, sale, honteuse, et elle n'osait pas lever les yeux. Une fois seule et libre, Boule de Suif voyait le mépris que les autres avaient pour elle alors qu'ils avaient tous contribué à sa perte, à cette horreur. Plus personne ne la regardait, ils l'avaient sacrifiée puis rejetée comme une chose malpropre et inutile. N'était-ce pas elle qui nous avait sauvés de la faim au tout début ? Elle qui avait fait ce sacrifice, qui s'était donnée à ce Prussien pour notre liberté. Après tout ce qu'elle avait fait pour nous, on la traitait d'une manière déplorable. Boule de Suif ne pouvant plus se retenir, elle pleurait à gros sanglots noyés dans les rires des passagers. Mme Loiseau avait eut un rire muet de triomphe et avait dit "Elle pleure sa honte".
