Dans une des tranchées de Verdun, en mars 1916, le 3ème Régiment français d'Infanterie commandé par le Capitaine Lelong doit faire face aux terribles attaques allemandes qui se sont succédé ces derniers jours. L'artillerie ennemie empêche nos soldats d'avancer aussi vite que le voudrait de le Capitaine. La mitraille meurtrière et les violentes canonnades de ceux d'en-face n'encouragent guère aux coups d'éclats. Pour le moment, on attend une sorte de pause avant de lancer une offensive pour franchir les barbelés sous les feux. Le Chef de peloton essaie de soutenir l'ardeur des combattants:
- On les aura, lance-t-il, à la cantonade, après avoir balancé très une grenade vers l'ennemi.
- Vous avez raison, Chef, on se laissera pas faire, lui répond un soldat, le visage fatigué par les longues journées de combat.
- S'il le faut, nous irons les dénicher dans leurs lits, plaisante un autre, malgré le léger froid qui s'invite dans les tranchées.
Une bouteille isolante remplie de café tiède circule rapidement dans les lignes. D'où vient-elle ? Personne ne le sait: on tente simplement d'en avaler une petite gorgée pendant que l'adversaire semble les oublier.
- Ne perdez surtout pas votre temps, ceux d'en-face ne nous oublient pas. Nous non plus d'ailleurs, fait un remarquer un sous-officier qui nettoie son fusil.
Bientôt, on entend sonner un clairon annonçant la reprise des hostilités. Les blindés du champ de bataille s'avancent lourdement pour couvrir l'attaque des soldats, pendant qu'un avion français survole la zone de combat d'où s'élèvent d'immenses colonnes de fumée âcre.
- Bon, c'est reparti. Courage, les gars. Cette fois-ci, on va leur en donner pour de bon, s'exclame le sous-officier. Mais attention aux mines !
Un bruit sourd de canon, suivi de crépitements rageurs de mitrailleuses, semble lui répondre.