Répondre :
Réponse :
Ottosix temoigne du mouvement de masse de guerre
Explications :
En Allemagne, la première guerre mondiale a laissé de profonds traumatismes aussi bien dans la population que chez les artistes. Ce sentiment de peur, de révolte violente (antimilitariste) et d’humiliation se ressentent dans beaucoup d’œuvres de cette période d’après guerre.
Otto Dix a en effet connu la guerre combattant dans les tranchées et a été lui-même blessé à deux reprises. Ainsi il cherche à exorciser cette angoisse vécue et ses visions cauchemardesques propre à la guerre. Son art est tel une arme de combat, travaillant un rendu pictural le plus expressif, formulant les réalités de cette guerre trop souvent dissimulées. L’artiste rejette toute idéalisation pour des images les plus crues et torturées d’où le nom « d’art dégénéré ». Son réalisme et sa franchise déplaisent aux nazis qui le font prisonnier pendant la 2ème guerre mondiale. Ses œuvres sont saisies et il lui est interdit d’exposer.
« Der Krieg », Otto Dix, 1932, triptyque, tempera sur bois, panneau central 204 x 204 cm, panneaux latéraux 204 x 102 cm chacun, Gemäldegalerie Neue Meister, Dresde.

Le triptyque « der Krieg » est peint à la manière de peintres allemands actifs entre 1450 et 1520 et notamment au Retable d’Issenheim, peint par Grünewald vers 1512-1515, voir ici
D’un grand réalisme, allant même jusqu’au morbide, l’artiste nous montre des chaires putréfiées, des morceaux de corps entremêlés, telle une orgie de corps humains, de débris exprimant l’horreur de la guerre. Des bruns, des noirs, des marrons, des ocres, des oranges pâles, des gris, du blanc. Cette gamme de couleurs accentue le sentiment d’angoisse, même le ciel semble orageux, et inquiétant (tourbillons, nuées…). Le soldat se situant devant la scène est la seule figure « vivante » , mais il porte un masque à gaz. Plus aucune vie humaine n’est présente dans cette scène. Dix, devant l’horreur de la Première Guerre Mondiale, ne peut se résoudre à représenter la figure humaine. Cette peinture est un témoignage d’une guerre organisée, planifiée pour une tuerie en masse.
« Pragerstrasse », Otto Dix, 1920, huile sur toile et collage, 101*81cm

Dans cette toile, Otto Dix, utilise la technique du collage, propre au mouvement Dadaiste auquel il était proche. Cependant sa manière de peindre les figures humaines, l’espace… reste fidèle aux expressionnistes. « Pragerstrasse » est un autre exemple de sa série de peinture/témoignage des horreurs de la guerre. Elle est le nom de la grande rue commerçante de Dresde, ville où vécu Otto Dix. Il y met en scène des individus au corps mutilé, désarticulé (gueules cassées). En résulte une composition chaotique où notre regard n’a plus de repère. Otto Dix choisit comme thème la rue, lieu de passage et de vie. Il montre une disparité sociale telle une vitrine du monde dont la rue offre le spectacle : mélange de passants élégants, et de misérables à jamais handicapés. L’artiste exprime cette opposition en nous dévoilant la misère sociale allemande de l’époque d’après guerre.
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