👤

Bonjour vous pouvez m'aider s'il vous plait j'ai vraiment besoin de votre aide je vous remercie d'avance.

● Faire une petite conclusion de quelques lignes sur la lettre de Madame Roland à Monsieur Robespierre


[À ROBESPIERRE, À PARIS
25 avril 1792, 10 (heures du soir)

J’ai désiré vous voir, Monsieur, parce que, vous croyant un ardent amour pour la liberté, un entier dévouement au bien public, je trouvais, à vous entretenir, le plaisir et l’utilité que goûtent les bons citoyens en exprimant leurs sentiments, en éclairant leurs opinions. Plus vous me paraissiez différer sur une question intéressante avec des hommes dont j’estime les lumières et l’intégrité, plus il me semblait important de rapprocher ceux qui n’ayant qu’un même but, devaient se concilier dans la manière de l’atteindre. Quand l’âme est fière, quand les intentions sont droites et que la passion dominante est celle de l’intérêt général, dépouillée de toute vue personnelle, de toute ambition cachée, on doit s’entendre sur les moyens de servir la chose publique.

Je vous ai vu, avec peine, persuadé que quiconque avec des connaissances pensait autrement que vous sur la guerre n’était pas un bon citoyen.

Je n’ai point commis la même injustice à votre égard ; je connais d’excellents citoyens qui ont une opinion contraire à la vôtre, et je ne vous ai pas trouvé moins estimable pour voir autrement queux. J’ai gémi de vos préventions, j’ai souhaité pour éviter d’en avoir aucune en moi-même de connaître à fond vos raisons. Vous m’aviez promis de me les communiquer, vous deviez venir chez moi… Vous m’avez évitée, vous ne m’aviez rien fait connaître, et, dans cet intervalle, vous soulevez l’opinion publique contre ceux qui ne voient pas comme vous ! Je suis trop franche pour ne pas vous avouer que cette marche ne m’a pas paru l’être.

J’ignore qui vous regardez comme vos ennemis mortels : je ne les connais pas ; et certainement je ne les reçois pas chez moi de confiance, car je ne vois à ce titre que des citoyens dont l’intégrité m’est démontrée et qui n’ont d’ennemis que ceux du salut de la France.

Rappelez-vous, Monsieur, ce que je vous exprimais la dernière fois que j’ai eu l’honneur de vous voir : soutenir la Constitution, la faire exécuter avec popularité, voilà ce qui me semblait devoir être actuellement la boussole du citoyen, dans quelque place qu’il se trouve. C’est la doctrine des hommes respectables que je connais, c’est le but de toutes leurs actions, et je regarde vainement autour de moi pour appliquer la dénomination d’intrigants dont vous vous servez.

Le temps fera tout connaître ; sa justice est lente, mais sûre ; elle fait l’espoir et la consolation des gens de bien. J’attendrai d’elle la confirmation ou la justification de mon estime pour ceux qui en sont l’objet. C’est à vous, Monsieur, de considérer que cette justice du temps doit à jamais éterniser votre gloire ou l’anéantir pour toujours.

Pardonnez-moi cette austérité d’impression ; elle tient à celle des principes que je professe, des sentiments qui m’animent, et je ne sais jamais paraître que ce que je suis.​


Répondre :

Bonjour,

Madame Roland est une patriote sincère qui admire les idéaux de Robespierre et les partage avec lui.

Mais elle s'insurge contre le radicalisme du tribun qui fait régner la terreur et n'admet pas que l'on puisse être d'un avis différent du sien.

Elle regrette les distances que Robespierre place entre elle et lui, son intolérance et déplore des dérives vers lesquelles se dirige celui qu'elle prenait pour modèle.

J'espère avoir pu t'aider.