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Mon cher Gaston,
Nous avons reçu ta dernière lettre qui nous a bien confirmé les rumeurs que plusieurs de nos voisins nous avaient décrites. Tes sœurs et moi pensions parfois que les récits des uns et des autres étaient exagérés tant les horreurs des combats semblaient effroyables.
Avec ta lettre, nous avons bien compris que la réalité de cette guerre sont encore plus effroyables que tout ce que nous avons entendu.
Tu vis au milieu de la mort mon fils, mais tu vis et cela, nous le comprenons n'est pas pour toi une situation enviable à la mort.
Mais pour moi ta mère et pour tes sœurs, ces incertitudes, ces peurs endurées, ces privations, nous montrent ta force qui te permet de les surmonter.
Oui la situation est horrible pour toi et tes camarades, mais toi, contre ton gré comme tu le dis, tu les surmontes et cela nous rends fières et heureuses.
Nous te savons, en dépit de ce chaos infernal, toujours parmi nous et ta lettre décrit toute le noirceur de l'horreur, mais au milieu, tu es comme une petite flamme de vie, et cette flamme brille plus encore pour nous que l'enfer de la mitraille, les obus et les bombes.
Nos cœurs battent à l'unisson du tien, nous somme jour et nuit avec toi au milieu du charnier et nous te soutenons continuellement en priant tout comme toi.
Prend courage Gaston car cela ne durera pas toujours et nous espérons tant ton retour parmi nous, à l'abri, avec les vivants, sans oublier ceux qui sont tombés à tes côtés.
Nous t'adressons toute notre affection et attendrons dans l'angoisse ton prochain courrier.
Ta mère
