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Bonjour,
Tout d'abord, dans le roman, les animaux parlent et agissent comme des humains. Il s'agit donc moins d'animaux à proprement parler que d'une métaphore de la condition humaine, soigneusement datée historiquement (de la révolution russe aux purges staliniennes, en gros cinquante ans de l'histoire de l'URSS). Mais, même si on ne saisit pas le contexte, la lecture au premier degré fait bien comprendre qu'on a affaire à une critique virulente des régimes totalitaires. Voici ce que symbolisent les animaux et les humains de l'histoire :
- M. Jones, le tsar Nicolas II,
- Sage l'Ancien, c'est Marx qui appelle à la révolution ("Bêtes d'Angleterre", le chant des animaux, est une parodie de l'Internationale),
- le drapeau, corne et sabot, rappelle bien évidemment le marteau et la faucille russes,
- le corbeau Moïse, qui parle de Sucrecandi (le paradis), représente l'église orthodoxe,
- Napoléon figure Staline, tandis que Boule de Neige représente Trotsky, et Brille-Babil la propagande du régime (journal La Pravda),
- la jument Douce, c'est les gens qui sont attirés par le matérialisme et qui se préoccupent peu de politique,
- la chatte, qui vient - ou pas - aux réunions politiques, et qui est en retard, ou dort, c'est les opportunistes qui suivent leurs intérêts propres et se moquent bien de la communauté,
- le cheval Malabar, c'est Stackhanov, qui au moment d'être livré au boucher, retrouve un aspect humain (on parle de ses "traits", de son "visage" pathétique),
- l'âne Benjamin représenterait Orwell lui-même (il a cru un temps au communisme, avant de mesurer à quel point il s'était fait berner, d'où l'image de l'âne),
- les neuf molosses sont la police politique (mais leur nombre est peut-ĂŞtre aussi une allusion aux neuf cercles de l'Enfer de Dante), qui traque impitoyablement les opposants,
- M. Fredericks représente l'Allemagne nazie, et M. Pilkerton Winston Churchill.
Le fait qu'à la fin, les cochons se transforment en hommes montre que les dictatures se suivent et se ressemblent, c'est un éternel recommencement qui ne profite qu'à une poignée de privilégiés aux dépens du peuple - que bien sûr ils prétendent servir.
En résumé, il s'agit d'une sorte de fable philosophique, que même des enfants peuvent comprendre, avec un humour noir grinçant (notamment pour la célèbre phrase affirmant que tous les animaux seront égaux, mais certains plus que d'autres), et c'est cela qui fait sa force.
Mais il ne faut pas perdre de vue qu'Orwell, si tu regardes la date de parution du livre, était un visionnaire puisqu'il a prévu avec deux décennies d'avance les purges staliniennes et la fuite en avant perpétuelle du régime pour se maintenir à tout prix.
Tout d'abord, dans le roman, les animaux parlent et agissent comme des humains. Il s'agit donc moins d'animaux à proprement parler que d'une métaphore de la condition humaine, soigneusement datée historiquement (de la révolution russe aux purges staliniennes, en gros cinquante ans de l'histoire de l'URSS). Mais, même si on ne saisit pas le contexte, la lecture au premier degré fait bien comprendre qu'on a affaire à une critique virulente des régimes totalitaires. Voici ce que symbolisent les animaux et les humains de l'histoire :
- M. Jones, le tsar Nicolas II,
- Sage l'Ancien, c'est Marx qui appelle à la révolution ("Bêtes d'Angleterre", le chant des animaux, est une parodie de l'Internationale),
- le drapeau, corne et sabot, rappelle bien évidemment le marteau et la faucille russes,
- le corbeau Moïse, qui parle de Sucrecandi (le paradis), représente l'église orthodoxe,
- Napoléon figure Staline, tandis que Boule de Neige représente Trotsky, et Brille-Babil la propagande du régime (journal La Pravda),
- la jument Douce, c'est les gens qui sont attirés par le matérialisme et qui se préoccupent peu de politique,
- la chatte, qui vient - ou pas - aux réunions politiques, et qui est en retard, ou dort, c'est les opportunistes qui suivent leurs intérêts propres et se moquent bien de la communauté,
- le cheval Malabar, c'est Stackhanov, qui au moment d'être livré au boucher, retrouve un aspect humain (on parle de ses "traits", de son "visage" pathétique),
- l'âne Benjamin représenterait Orwell lui-même (il a cru un temps au communisme, avant de mesurer à quel point il s'était fait berner, d'où l'image de l'âne),
- les neuf molosses sont la police politique (mais leur nombre est peut-ĂŞtre aussi une allusion aux neuf cercles de l'Enfer de Dante), qui traque impitoyablement les opposants,
- M. Fredericks représente l'Allemagne nazie, et M. Pilkerton Winston Churchill.
Le fait qu'à la fin, les cochons se transforment en hommes montre que les dictatures se suivent et se ressemblent, c'est un éternel recommencement qui ne profite qu'à une poignée de privilégiés aux dépens du peuple - que bien sûr ils prétendent servir.
En résumé, il s'agit d'une sorte de fable philosophique, que même des enfants peuvent comprendre, avec un humour noir grinçant (notamment pour la célèbre phrase affirmant que tous les animaux seront égaux, mais certains plus que d'autres), et c'est cela qui fait sa force.
Mais il ne faut pas perdre de vue qu'Orwell, si tu regardes la date de parution du livre, était un visionnaire puisqu'il a prévu avec deux décennies d'avance les purges staliniennes et la fuite en avant perpétuelle du régime pour se maintenir à tout prix.
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