Les craintes de Jeanne étaient justement motivées. Paris, à cette époque, était le théâtre d'horribles attaques, commises à l'aide d'un maléfice insigne et diabolique.
Glaser un apothicaire allemand, le meilleur chimiste de Paris, s'occupait, ainsi que l'on fait les gens de sa profession, d'expériences alchimiques. Son but était de découvrir la pierre philosophale. Un italien, nommé Exili , le secondait dans ses opérations. Mais l'art d'Exili ne servait à celui-ci que de prétexte. Ce qu'il s'appliquait à connaitre était la mixtion, la cuisson et la sublimation des produits, dont Glaser travaillait à tirer un profit réel, et il parvint enfin à composer ce poison subtil, qui, tuant immédiatement ou lentement , sans gout sans odeur, ne laisse absolument aucune trace dans le corps, et trompe si bien l'art et la science des médecins, qu'aucun symptômes ne leur révélant le fait de l'empoisonnement, ils sont forcés d'attribuer la mort à une cause naturelle.
