Roi Alkinoos, laisse moi te raconter la suite de mon odyssée. Après avoir fui Charybde et Scylla, la mer couleur de vin redevint paisible. Mais soudain, on entendit un terrible grognement. Il semblait s'échapper du fond de la mer. Nous ne nous demandâmes pas longtemps d'où il venait ; la créature venait de sortir de la mer. Nous l'avions tous vu ; comment la rater ? C'était la chose la plus hideuse, la plus difforme que je n'avais jamais vu. Certains d'entre nous priaient leur dieu, d'autres invoquaient leurs mères. Je ne les avais jamais vu régir ainsi. Il est vrai que cette créature avait de quoi en effrayer plus d'un : au dessus de son énorme corps à la peau visqueuse, on voyait son horrible petite tête. Il avait de longues oreilles qui retombaient sur son visage, et, même de là où nous étions, nous apercevions ses énormes yeux globuleux. Croyez-le ou non, mon roi, mais ses yeux étaient blancs ! Entièrement blancs ! Il n'y avait ni pupille, ni iris, ni rien ! C'était horrible. La créature n'avait pas de nez, ni même de place vide à l'endroit où il aurait dû être. On voyait directement son énorme bouche et ses nombreuses petites dents. Elles étaient pointues comme des dagues, et je peux le dire car j'ai pu en tâter ! Je dégainais aussitôt mon épée, et ne laissant pas le temps au autres de reprendre leurs esprits, je leur criais d'attaquer. Mais ils étaient toujours en train de fixer la bête : aucun ne m'écoutait. Personne n'avait obéi.
c'est peut etre un début
