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Bâtit par Constantin Ier, premier empereur romain chrétien, la basilique de Sainte Sophie fut la pièce maîtresse d'un plus grand ensemble qu'est la ville de Constantinople, ou plutôt Byzance à cette époque, ville et capitale nouvelle de l'Empire romain.
L'essor de cette cité nouvelle de Byzance a permis en parallèle le développement d'un nouveau foyer culturel grec rayonnant, une culture qui était d'une certaine manière en décadence, suite à l'invasion romaine de la Grèce, puis aux politiques de conversions au christianisme qui portèrent un coup dur à la civilisation grecque, jugée païenne donc condamnable par les nouvelles autorités religieuses.
(Nota Bene : D'une certaine manière, seule la langue et certains "reliquats" grecs ont été favorisés par l'Église, qui comptait de nombreuses et influentes personnalités grecques.)
On peut donc dire que Byzance offrait une autre voie "culturelle" au christianisme, de par sa primauté du grec, au contraire de Rome, où s'était forgé en parallèle durant la même période, une église qui accorda de manière remarquable une prééminence au latin.
La division de l'Empire romain en deux nouvelles entités, que sont l'Empire romain d'Occident et l'Empire romain d'Orient, va encore plus alimenter le phénomène de division du christianisme monolithique en un christianisme à plusieurs branches. C'est ainsi que Byzance passe sous la domination des byzantins (qui ne se nommèrent pas ainsi, ils continuèrent l'usage de "romains"), dont le nom donné par les Occidentaux reflète très bien la position de Byzance, dont le statut de capitale s'est toujours maintenu.
À cette même période de schisme politique, un nouveau schisme, cette fois-ci, religieux, va prendre forme. Il s'agit de la Séparation des Églises d'Orient et d'Occident, passé en 1054, qui scellent la formation d'une Église d'Occident, basée à Rome et qui deviendra la future religion catholique, face à l'Église d'Orient, qui siège à Constantinople et qui deviendra la future religion orthodoxe.
Malgré que le Christianisme a connu nombre de divergences théologiques (religieuses) auparavant, celle de 1054 va être la plus décisive dans la rupture de la conception "en commun" d'une Église, pour aller vers une conception de plusieurs Églises.
Constantinople devient donc la cité-siège du patriarcat (autorité religieuse) des chrétiens d'Orient (seulement les Chrétiens byzantins), fonction religieuse qui s'appuie symboliquement sur la Basilique Sainte Sophie, qui est la plus grande église de la ville.
Au Moyen-Âge, la période des croisades, pour la plupart, appuyées par le soutien de l'Église catholique, va confirmer la tendance de séparation entre occidentaux et orientaux, lorsqu'en 1204, les colonnes de forces croisées attaquent et pillent Constantinople, Sainte Sophie est notamment profanée.
(Nota Bene : Malgré les insistances du Pape Innocent III, alors autorité pontificale de l'époque, de ne pas faire croisade. Certains membres du clergé catholique vont amoindrir voire cacher ce message pour lancer des appels à la guerre. Il faut savoir qu'au-delà de la sphère religieuse, qui est finalement assez minime dans certains cas, c'est les ambitions et intérêts des croisés qui alimentent ces conflits)
La violence de la Croisade contre Constantinople aura été d'une telle ampleur qu'elle a longuement marquée l'esprit des chrétiens d'Orient (Orthodoxes byzantins plutôt), dont la méfiance voire la haine envers les chrétiens d'Occident et l'Église d'Occident surtout, s'est maintenue durablement.
Pour d'autres raisons, des pensées similaires habiteront les Chrétiens d'Occident vis-à-vis de l'Orient.
Au-delà de sa matérialité même, la Basilique Sainte Sophie est donc, par sa situation géographique, son histoire, ... le symbole de la rupture entre chrétiens d'Orient et d'Occident.
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