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Salut quelqun peut m’aider c pour demain sest en rapport avec les miserables de victor hugo

Répondre en un paragraphe argumenté à la question suivante: " En quoi Fantine des miserable incarne-t-elle la déchéance de la femme parla faim comme l'a dit Victor Hugo au début de son roman?"


Répondre :

Bonjour,

Fantine vit dans une terrible solitude affective, privée de sa fille ; il n'y a pas d'issue pour elle. Elle est tout autant "prisonnière", dans son univers de cauchemar, que les femmes emprisonnées dont le travail bon marché lui fait concurrence ; cette impression d'enfermement est rendue par la monotonie des phrases construites sur le même modèle : "Elle" suivi d'un verbe à l'imparfait d'habitude, souvent de sens négatif, comme "quitter", "perdre", ou modifié par un adverbe négatif.  Hugo, dans ce passage, se comporte à la fois comme un procureur qui accuserait la société et comme l'avocat de Fantine, tantôt nous faisant partager l'horreur de la vie de son héroïne, tantôt prenant une certaine distance pour donner à sa démonstration une dimension plus générale. C'est dans ce va-et-vient que le texte prend son intensité pathétique.

Le lecteur vit de l'intérieur le tourment de Fantine lorsqu'au détour d'une phrase, le narrateur lui emprunte une expression familière comme "Faire des scènes" ou reproduit au style indirect libre ses protestations accablées quand elle s'exclame "Que voulait-on d'elle, bon Dieu !".  

La longue phrase des lignes 38 à 41 (" Elle cousait [...] neuf sous. ") décrit objectivement l'aggravation des conditions de travail et de  salaire de Fantine.

La situation de Fantine n'est pas unique ; elle est partagée par bien d'autres "misérables", qui ne sont pas des personnages de roman mais des hommes et des femmes véritables, et c'est à cet élargissement du particulier au général que le lecteur est invité : "Le pauvre ne peut aller au fond de sa chambre comme au fond de sa destinée qu'en se courbant de plus en plus". Au présent de vérité générale, Hugo extrapole de façon saisissante de la situation concrète qu'il décrit précisément — le plafond de la mansarde —à la "destinée" de toute une classe, représentée par un individu symbolique : "le pauvre".

Hugo recourt fréquemment à l'asyndète pour marquer le lien de cause à conséquence dans les degrés successifs de la déchéance de Fantine. Lorsqu'il écrit :  "Elle avait perdu la honte, elle perdit la coquetterie" , il oblige le lecteur à rétablir, dans ce qui paraît être une observation froidement objective, un "donc" et un "aussi" qui marquent l'enchaînement inéluctable de cette descente aux enfers.