Répondre :
Bonjour,
Hume semble reprendre les idées platoniciennes exprimée dans le Théétète concernant l'opinion vraie. En effet on ne peut pas dire d'un homme malade que ses goûts sont faux, mais l'on peut considérer que l'opinion de l'homme sain sera plus juste que la sienne. Cette opinion juste, droite, est celle qui peut exprimer la norme du goût. Si des hommes sains s'accordent à juger une chose belle, nous pourrons alors considérer cette chose universellement belle.
Pour juger au mieux un objet, il faut se replacer dans le contexte de sa création et ne pas se charger de préjugés qui sont principalement les mœurs pratiques d'une époque. Ils pervertissent le jugement, même à un faible degré et il faut l'activité de la raison pour leur faire échec. L'ouverture d'esprit et le bon sens sont indispensables à qui veut émettre un jugement à la norme. Hume va jusqu'à dire que le critique doit s'oublier lui même afin de considérer l’œuvre de façon la plus neutre possible. Le critique doit devenir atemporel et savoir apprécier ce qui peut choquer sa morale ou ses pratiques. Le goût ne doit jamais s'écarter de la norme et pour cela le critique sait se faire humble et oublier qu'il est un homme.
Toute œuvre d'art a une fin pour laquelle elle est conçue, et la capacité de réalisation de cette fin doit être prise en compte par le critique. Comme Spinoza, Hume pense qu'une chose parfaite est une chose qui accomplit ce pour quoi elle est faite. Il faut donc avoir une idée du dessein de l'auteur de l'objet pour juger si la chose est parfaite ou imparfaite. Pour illustrer son idée Hume liste quelques genres et les fins qu'ils visent, tels que l'éloquence qui tend à convaincre et la poésie à plaire. L'homme doit donc pouvoir juger, par sa raison, l'accomplissement d'une oeuvre. Il lui faut, par le bon sens, discerner les beautés du dessein et du raisonnement qui sont, pense le philosophe, les plus élevées et les plus parfaites.
Le jugement juste est donc réservé à une infime minorité bien que chaque homme serait potentiellement capable d'en exprimer un s'il s'en donnait la peine. Il faut retrouver chez un homme un sens fort accompagné de délicatesse, la capacité de comparer acquise par la pratique et dégagée de tout préjugé. Le goût de tout individu n'est pas également valable et seuls les jugements de ces hommes constituent la véritable norme du goût. Hume estime qu'il est moins difficile qu'on ne le pense de trouver et de faire reconnaître de véritables critiques; ils se détacheraient de la masse par leurs qualités. Le bon critique serait également un génie producteur d'art et de beau, connaissant la norme du goût, il jugerait les productions et aiderait ses pairs, oubliant les préjugés et la concurrence.
Le philosophe affirme que certains objets échappent à la norme du goût car ils ne parviennent pas à produire l'unanimité. La raison est que les humeurs des hommes et certains préjugés sont trop ancrés et font varier le jugement. L'âge d'un homme peut être l'un de ces éléments variables, naturels et incontrôlables. L'humeur et la sensibilité des hommes ne sont donc pas occultées et Hume accepte la diversité des jugements et des préférences. La norme du goût n'est donc pas un idée étanche, et les inclinations particulières de chacun sont prises en considération. Il faut simplement ne pas se fermer à ce que l'on préfère et avoir l'ouverture d'esprit qui consiste à juger de façon juste ce pour quoi nous avons le moins d'inclination.
Merci d'avoir visité notre site Web, qui traite d'environ Philosophie. Nous espérons que les informations partagées vous ont été utiles. N'hésitez pas à nous contacter pour toute question ou demande d'assistance. À bientôt, et pensez à ajouter ce site à vos favoris !