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Pour mardi
Svp je n arrive vraiment pas à faire ce sujet d’invention qui est de décrire, de faire un portrait d un bagnard a la manière de Balzac


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Vautrin, de son vrai nom Jacques Collin, est un personnage qui apparaît dans plusieurs romans de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac.
Pour la création de Vautrin, Balzac se serait inspiré du personnage historique d'Eugène-François Vidocq (1775-1857), un forçat évadé tout comme Vautrin.
Vautrin est d’abord un homme impressionnant par son apparence physique, qui rend immédiatement perceptible sa force et laisse deviner un passé intensément vécu.
Le portrait de Vautrin s’inscrit dans un type : Vautrin représente « un homme de quarante ans ». Pour Balzac chaque individu est le représentant d’un type social. Son physique traduit une sorte de force et de virilité.
La force du personnage est manifeste dès l’expression initiale, « Vautrin, l’homme de quarante ans », qui dénote la plénitude de la maturité, en contraste avec Eugène et Victorine, qui sont de tendres jeunes gens, presque adolescents, et avec Poiret et Goriot, tous deux sur le déclin de l’âge. Le recours à une formule populaire, « un fameux gaillard », plus expressive qu’un longue phrase, et placée en exergue à l’orée de la description physique, manifeste en peu de mots la vigueur, la prestance, l’audace.
Les aspects les plus révélateurs sont énumérés avec simplicité, en compléments directs du verbe « Il avait », à savoir « les épaules larges… le buste…les muscles…des mains épaisses ». La description rebondit ensuite sur « sa figure, rayée » et « sa voix de basse-taille » (une voix intermédiaire entre le baryton et la basse). Donc un choix et une mise en ordre; On remarquera surtout la caractérisation des mains, redoutables comme des outils de combat, « des mains épaisses carrées ». L’impression va jusqu’à un léger écoeurement, une répugnance à cause de cas « bouquets de pois touffus et d’un roux ardent », qui sont une marque de brutalité animale
La personnalité de Vautrin
Vautrin est également un homme qui a su tirer parti de ses innombrables expériences.
Son habileté. L’exemple de la dextérité manuelle, la remise en état des serrures, a été visiblement choisi en fonction de sa valeur prémonitoire très évidente. Le rythme enlevé de la phrase, construite en juxtaposition de participes passés, marque bien l’agilité dans la manipulation : « Si quelque serrure allait mal, il l’avait bientôt démontée, rafistolée, remontée… ». Au-delà du mouvement des mains, ces mains redoutables que l’on voit en action, on sent l’efficacité d’un homme qui règle vite les problèmes, qui tranche, agit et va de l’avant dans le concret et dans la vie.
Le champ de son savoir est très large; l’expérience, tel est sans doute le trait dominant d’un personnage qui a bourlingué. Beaucoup de naturel dans la succession des traits. Ensuite, le portrait avance avec une vivacité spontanée, construit sur une énumération en cascade de substantifs pour marquer la multiplicité de ses informations : « les vaisseaux, la mer, la France, les affaires, les hommes, les évènements, les lois, les hôtels et les prisons ».
l’homme Vautrin en lisant dans ses yeux, où l’on perçoit deux choses :
La détermination, la fermeté du caractère.
Son pouvoir scrutateur, sa pénétration, sa perspicacité : « son œil semblait aller au fond de toutes les questions, de toutes les consciences, de tous les sentiments », au fond des choses et des gens. Le regard constitue pour Vautrin un moyen privilégié d’investigation des êtres, il devinera aisément Rastignac.
Les contrastes du personnage
Ce portrait nous est donné comme une énigme à déchiffrer, il contient des indices par lesquels le narrateur prépare le dévoilement futur du personnage.
Les indices révélateurs sont manifestes si l’on relit le portrait à la lumière de ce que l’on apprendra plus tard sur Vautrin, de son vrai nom Jacques Collin, bagnard évadé travesti en bourgeois inoffensif : premier signe d’un possible déguisement, cet homme « à favoris peints » vise la dissimulation et non la simple coquetterie. Sa façon d’être manifeste un effort pour adoucir la rudesse naturelle du visage par des matières plus engageantes : « sa figue… offrait des signes de dureté que démentaient ses manières souples et liantes ». Ainsi le personnage maintient-il l’équilibre rassurant. Le même effort tend à atténuer la voix au son grave par l’humeur gaie : « sa voie de basse-taille, en harmonie avec sa grosse gaîté »
L’apparence d’un bon vivant. Par le douceur du gloria (café mêlé d’eau-de-vie), Vautrin se pose en client généreux, il arrange les affaires de la tenancière en consommant en simple mortel qui a sa petite faiblesse, un bon vivant sans beaucoup de volonté se donnant comme tout le monde une jouissance de bouche bien anodine, alors qu’en réalité ses centres d’intérêt se situent dans une sphère bien supérieure.
On a dons pu déceler, dans l’éclairage rétrospectif de ce que l’on apprend plus tard, une part de calcul dans les façons d’être de ce pensionnaire aux mœurs en apparence si ordinaire