Réponse :
bonjour,
Explications :
1. Le texte est adressé au président de la république, Emile Loubet, dans un article paru dans le journal "l'Aurore", sous forme de lettre. Zola interpelle directement et personnellement le président ( "Me permettez-vous..."). Il commence par le flatter (" Votre juste gloire", "votre étoile") mais termine son introduction par une question qui doit attirer l'attention de Loubet avec les mots "menacée" et "honteuse". Le second paragraphe(, jusqu'à "... de vérité et de liberté")débute là aussi par une éloge (" vous avez conquis", "vous apparaissez rayonnant") et Zola rappelle à Loubet les faits qui l'ont amené à son poste (alliance russe, Exposition Universelle...) . Puis il attaque avec l'affaire Dreyfus et fait prendre conscience à Loubet que c'est lui, président de la république et premier magistrat de la France, sur qui le déshonneur va tomber en acceptant une telle injustice: "l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis". En s'adressant ainsi à Emile Loubet, Zola implique le président et ne lui laisse pas d'autre choix que de se prononcer sur l'innocence de Dreyfus.
2. Zola explique son engagement car il ne supporte pas l'injustice et estime que c'est de son devoir, de révéler la vérité ( "La vérité, je la dirai"). C'est sa conscience "d'honnête homme" qui le pousse à intervenir de la sorte. Il veut innocenter un homme "d'un crime qu'il n'a pas commis". Il s'en prend ici, sans le dire ouvertement, à la presse anti-sémite qui a condamné Dreyfus et qui a révélé aussi l'état d'esprit de la population française à cette époque , majoritairement anti-sémite.
3. Zola, dans cette lettre, abandonne son rôle d'écrivain, pour prendre celui de journaliste. Il estime qu'en sa qualité d'écrivain (le plus grand à cette époque) c'est de son devoir de dire la vérité et d'informer les lecteurs pour les mobiliser. Zola utilise donc la presse comme un tribunal, il a pris parti pour Dreyfus, et avec son "J'ACCUSE", son engagement va faire que l'affaire Dreyfus devienne publique. Tous les journaux de l'époque vont s'emparer de cette affaire et l'opinion publique va être divisée même si les Dreyfusards sont minoritaires. Zola, par ce "plaidoyer" , dénonce également les dysfonctionnements de la justice en déclarant Loubet responsable puisqu'il est le "premier magistrat de la France".
