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Bonsoir,
L’histoire, comme science, suppose une considération plus générale, qui serait alors la garantie de l’objectivité. Mais, qu’est-ce que l’objectivité ? Est-il question pour nous d’obtenir une conformité exacte entre récit et faits passés ? Si nous prenons l’exemple de Michelet, nous voyons, dans son œuvre, l’utilisation d’une méthode particulière fondée sur la sympathie avec l’époque passée (histoire sympathique). Recherchant l’âme, ou l’esprit, de l’époque, il consulte de façon permanente et assidue les documents originaux, tentant alors de revivre l’histoire et de la rédiger à la manière d’un historien original. Or, l’historien est comme nous, il appartient à son monde. Nous avons une différence d’époque irréductible, et il est impossible de reproduire l’objet passé. Revivre le passé suppose un conflit de valeur. Il y a une impossibilité de faire sien l’esprit passé, nul ne peut se rendre étranger à son siècle.
Premièrement, la réflexion viendra toujours assombrir l’hallucination. Deuxièmement, un tel historien ne voit que "le bon côté des choses". En effet, "si l’historien peint l’esprit des temps, alors celui-ci s’arrange pour être celui du maître" (Hegel, Leçons sur la philosophie de l’histoire).
Rendre le passé en esprit, n’est donc pas un travail "objectif" mais, bien au contraire, un travail éminemment subjectif, puisque les goûts et choix de l’écrivain sont déterminants. Certes, nous pouvons noter qu’une telle histoire nous apporte beaucoup de détails sur une époque passée. Revivre le passé nous permet, en effet, d’aller jusqu’à saisir les impressions et les intentions subjectives des acteurs de l’histoire. Mais, un tel travail de l’imagination ne saurait être considéré comme scientifique. Alors qu’en est-il de l’objectivité recherchée ? Notons que l’histoire se fonde sur un paradoxe : l’historien ne recherche pas à reproduire l’objet, mais à s’en détacher. La connaissance du concret passe par une connaissance plus générale et non plus précise. Une histoire objective suppose donc un regard extérieur. Le récit doit être écrit du dehors. L’histoire passe par un travail critique, par une explication, et non par une intuition. La subjectivité ne doit pas intervenir. Une telle méthode suppose une perte du détail. L’événement considéré est dépouillé, traité comme une abstraction.
L'histoire n'atteindra jamais l'exactitude des sciences de la matière. Elle est cependant une science - une science de l'homme -, ce qui implique une méthode spécifique. Pour autant, elle n'est pas absolument à part. Rien ne la condamne à "ramper sur le terrain de l'expérience" car il lui est nécessaire, comme à toute science, de s'élever à l'hypothèse et la théorie afin de mettre en ordre le matériau empirique.
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