Bonjour à tous, je dois répondre à la question: vous dégagerez dans un
paragraphe les moyens rhétoriques qui donnent à l'argumentation de Rousseau
son caractère vibrant et engagé. cette question porte sur "discours sur
l'origine et les fondements de l'inégalité" de Rousseau, le texte
ci-dessous. Merci d'avance pour votre aide!
Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi,
et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de
la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères
et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les
pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous
d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits
sont à tous, et que la terre n’est à personne. Mais il y a grande
apparence, qu’alors les choses en étaient déjà venues au point de ne
pouvoir plus durer comme elles étaient ; car cette idée de propriété,
dépendant de beaucoup d’idées antérieures qui n’ont pu naître que
successivement, ne se forma pas tout d’un coup dans l’esprit humain. Il
fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l’industrie et des
lumières, les transmettre et les augmenter d’âge en âge, avant que
d’arriver à ce dernier terme de l’état de nature. Reprenons donc les choses
de plus haut et tâchons de rassembler sous un seul point de vue cette lente
succession d’événements et de connaissances, dans leur ordre le plus
naturel.
Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu’ils
se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes,
à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le corps de diverses
couleurs, à perfectionner ou à embellir leurs arcs et leurs flèches, à
tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou
quelques grossiers instruments de musique, en un mot tant qu’ils ne
s’appliquèrent qu’à des ouvrages qu’un seul pouvait faire, et qu’à des arts
qui n’avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent
libres, sains, bons et heureux autant qu’ils pouvaient l’être par leur
nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d’un commerce
indépendant : mais dès l’instant qu’un homme eut besoin du secours d’un
autre ; dès qu’on s’aperçut qu’il était utile à un seul d’avoir des
provisions pour deux, l’égalité disparut, la propriété s’introduisit, le
travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des
campagnes riantes qu’il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans
lesquelles on vit bientôt l’esclavage et la misère germer et croître avec
les moissons.
La métallurgie et l’agriculture furent les deux arts dont l’invention
produisit cette grande révolution. Pour le poète, c’est l’or et l’argent,
mais pour le philosophe ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les
hommes et perdu le genre humain ; aussi l’un et l’autre étaient-ils
inconnus aux sauvages de l’Amérique qui pour cela sont toujours demeurés
tels ; les autres peuples semblent même être restés barbares tant qu’ils
ont pratiqué l’un de ces arts sans l’autre ; et l’une des meilleures
raisons peut-être pourquoi l’Europe a été, sinon plus tôt, du moins plus
constamment et mieux policée que les autres parties du monde, c’est qu’elle
est à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé.Je n'ai trouvé aucun arguments.
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