bonjour
Le partage de l'andouille
Vous allez entendre maintenant une bonne plaisanterie. Un jour, Renart se promenait dans une prairie. Soudain, il vit une magnifique andouille bien grasse, posée sur un torchon de lin sur lequel il y avait une énorme tache de vin. Le goupil approcha l'andouille en rampant, mais il eut la mauvaise surprise de voir, de l'autre côté de la viande, Tibert le chat. Soudain, tous deux dirent que, comme ils l'avaient trouvée en premier, le mets leur appartenait. Ils se disputaient tout en ayant en tête qu'il fallait se méfier l'un de l'autre. Tibert le chat eut l'idée de proposer un partage de l'andouille, mais Renart avait prévu le subterfuge. Il savait que c'était une ruse pour lui dérober le butin. Il accepta, mais demanda à faire le partage dans un lieu tranquille. Quelques minutes plus tard, nos deux compères se dirigèrent dans une forêt dont le sol était couvert de feuilles mortes. Le chat dit à Renart que cela lui faisait de la peine de le voir porter ainsi l'andouille.
Renart crut et se laissa faire. Quel parfait imbécile !
Tibert prit le mets délicieux et le mit délicatement sur ses épaules. En arrivant à proximité d'un calvaire, le félin fit semblant de partager l'andouille, mais courut à toute vitesse en direction du monument. Renart essaya de le rattraper, le pria de revenir, mais Tibert n'avait qu'une idée en tête : manger cette viande. Il grimpa sur la croix. Goupil lança au félin qu'il tiendrait siège jusqu'à que le chat descende ou tombe. Mais quelques instants plus tard, un chien qui était parfaitement bâti flaira Renart. Renart le vit arriver en courant et alla se cacher dans la forêt. Une fois que le chien fut parti, il revint trouver Tibert.
Le chat était toujours sur la croix, faisant languir Renart avec l'andouille. Mais le goupil qui n'avait pas dit son dernier mot eut l'idée de faire croire à son ennemi qu'il possédait une souris invisible. Le chat se pencha pour la voir, mais fit tomber l'andouille. Alors, Tibert montra les dents en faisant une horrible grimace de dépit et Renart lui tira une langue longue d'un demi pied. Renart partit avec l'andouille et dit à son vieil ami que la souris l'attendait en bas et que ça valait bien cette viande. Renart l'avait complètement abruti.
