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Bonjour

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Michel Onfray, philosophe français né en 1959, revient sur son enfance à la campagne dans deux courts récits : Le Corps de mon père et Autobiographie de ma mère. Dans le premier, il évoque son père, un ouvrier agricole taciturne…

Lorsque je l’aidais, dans le petit champ qu’il cultivait, notamment à l’époque où il fallait planter les pommes de terre ou les arracher avec une binette [1] et un lourd panier en fil de fer que je trainais derrière moi, je ne cessais de lui poser des questions. Il ne cessait de me demander d’être un peu silencieux avec une gamme qui allait de la gentillesse bienveillante, au début, à l’énervement malgré tout contenu, à la fin. Je l’interrogeais sur ses parents, que je n’ai pas connus, sur son enfance […]. Pendant que je le pressais de questions et qu’il éludait [2] au mieux, je regardais ses gestes, ses mains, ses bras, ses doigts, le détail des mouvements de chaque partie de son corps. J’admirais, moi qui était tout tordu avec mon panier, qu’il fût cassé en deux, comme à l’équerre, les jambes raides et tendues, droites, le buste penché, faisant un angle parfait, les bras effectuant leur geste, précis et efficace : un coup de binette, de la terre enlevée ici, faisant un petit tas là, juste le temps, pour moi, de lancer ma petite pomme de terre au milieu du petit cratère, dans le rythme et avec la cadence, de sorte que le coup suivant permette un nouveau trou, dont la terre servait à combler le précédent. Il avançait, ses pas étaient réguliers, sa progression aussi ; je titubais, mes pas étaient désordonnés, ne parlons pas de progression. Lui, silencieux, moi, étourdissant de paroles.
Chacune des occasions qui me fut donnée de planter des pommes de terre, ou de travailler avec lui dans le champ, me permit de constater que, s’il parlait peu, mon père disait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il disait. Ainsi promettait-il quelque chose pour mon aide au travail de la terre : « Toute peine mérite salaire », disait-il. Et j’avais toujours le loisir de constater que le geste était joint à la parole. Presque rien, peu de chose, mais une preuve que les mots doivent énoncer et annoncer ce que l’on va faire, et qu’il s’agit de respecter la parole donnée. Mon père ne me fit pas beaucoup de promesses dans mon existence d’enfant, mais il les a toutes tenues. Ce n’est que plus tard, sans lui, que j’appris que les mots peuvent aussi servir pour de moins honorables causes.
Michel ONFRAY, Le Désir d’être un volcan, 1996.
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1. Binette : outil agricole, sorte de petite pioche. 2. Eludait : évitait de répondre.

Comprendre et échanger.
Qui sont les deux personnages ? A quelle activité se livrent-ils ?
Aimez-vous le travail manuel ? Expliquez pourquoi dans un court paragraphe argumentatif.

Analyser.
Le narrateur est-il à la fois l’auteur et le personnage ? Appuyez-vous sur le paratexte.
Quel est le temps principalement utilisé ? Quelle est sa valeur ?
Le père et le fils se ressemblent-ils ? Justifiez votre réponse par des références précises au texte.
Quelle est la qualité de la parole du père ?
Quels sentiments le narrateur éprouve-t-il pour son père ? Appuyez-vous sur l’ensemble du texte pour répondre.
Quels sentiments éprouvez-vous pour vos parents ? Choisissez l’un d’eux puis rédigez votre paragraphe.

BILAN.
Rédigez le bilan en répondant à cette question : ‘Comment Michel Onfray rend-il hommage à son père, tout en révélant des aspects de sa propre personnalité ?’

DEBAT.
Selon vous, le travail manuel est-il reconnu à sa juste valeur dans notre société (études, salaire, place dans la société…) ? Trouvez au moins deux arguments pour soutenir votre opinion. N’hésitez pas à choisir des exemples pour illustrer chaque argument.


Merci


Répondre :

Bonsoir,

1) Les deux personnages sont le narrateur et le père du narrateur.

2) Ils se livrent dans l'activité du travail.

3) J'apprécie le travail manuel car dans cet extrait, nous pouvons voir que le narrateur raconte son aventure avec son père depuis qu'il était petit. Ils parlent du travail, donc ils récoltent et plantent des légumes comme des pommes de terre.

4) Le narrateur est à la fois l'auteur et le personnage de ce texte car il raconte son aventure.

5) Le temps principalement utilisé sont l'imparfait et le futur. La valeur est à la 1ère personne.

6) Le père et le fils se ressemblent car ils font de l'agriculture ensemble et le père lui donne des conseils.

7) La qualité de la parole du père est courant.

8) Le narrateur éprouve de la joie et de la curiosité envers son père. Les sentiments éprouvés pour mes parents sont la joie car ils sont serviables et gentilles.

9) Michel Onfray rend hommage à son père en mettant des mots d'enfance. Par exemple, dans le paratexte, il explique qu'il lui fait hommage et nous pouvons dire que le narrateur apprécie beaucoup son père car il lui accompagne dans son travail qui est l'agriculture.

10) Nous pouvons dire que le travail manuel est reconnu à sa juste valeur dans notre société car c'est bien que le narrateur était accompagné avec son père dans son travail pour ensuite réfléchir de faire quel métier plus tard.

Voilà, j'ai fini!!!

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