Répondre :
Durheim l’a défini comme la disposition générale de l’esprit et de la volonté qui fait voir les choses sous un jour déterminent . Bourdieu se voudra plus opératoire et le définit comme "système de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes, c’est à dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations. L’habitus se caractérise par un double mouvement entre intériorité et extériorité : il intègre les pratiques individuelles et collectives, et après incorporation, en diffuse d’autres.
L’efficacité de la socialisation comme processus purement social et quasi magique est liée à la transformation des différences sociales et institutionnelles en différences individuelles.
La probabilité objective d’acquérir un statut social est vécue par l’individu comme l’espérance subjective d’appartenir à un groupe.
L’habitus assure donc le lien entre probabilités objectives et espérances subjectives.
L’individu ainsi conditionné (l’habitus fabrique de la cohérence – entre probabilités et espérances – et de la nécessité – chacun reproduit ce qu’il a connu, les pratiques issues de l’habitus étant inchangées), l’habitus semblerait exclure tout changement social.
Or Bourdieu prend la précaution de signaler que l’habitus ne reproduit les structures dont il est le produit que "dans la mesure où les structures dans lesquelles il fonctionne sont identiques aux structures dont il est le produit".
On peut retenir que pour connaître l’habitus d’un individu, il faut connaître celui de ses parents et le rapport à l’avenir au-delà des conditions objectives dans lesquelles l’individu a été élevé.
Le changement devient saisissable à condition de l’inclure dans une trajectoire sociale caractéristique d’un groupe préalablement défini comme tel.
L’ensemble des dispositions subjectives capables à la fois de structurer des représentations et de générer des pratiques est le produit d’une histoire définissant la trajectoire des individus à travers des champs sociaux tels que la famille d’origine, le système scolaire, l’univers professionnel…
Structurer des représentations et générer des pratiques impliquent de spécifier le mécanisme d’intériorisation des conditions objectives et le mécanisme d’extériorisation des dispositions subjectives, d’où la correspondance entre conditions objectives et dispositions subjectives.
L’identité subjective (identité pour soi) de l’individu conscient de lui-même comme agissant durant l’action elle-même, a un contenu symbolique socialement produit. Mais par le processus d’objectivation, le monde extérieur est perçu comme une réalité qui impose ou attribue une réalité objective (identité pour autrui). La discontinuité, la tension, le conflit entre ces deux modes de l’identité marquent les étapes de la socialisation primaire, durant le petite enfance. Dans les interactions sociales, l’identité subjective et l’identité objective se confrontent . A l’âge adulte, des cassures biographiques peuvent réactiver la disjonction entre identité objective et identité subjective, favorisant ainsi des processus de conversion, de déstructuration/restructuration des identités, ce qui constitue la socialisation secondaire.
La question est aussi de savoir si des habitus spécifiques sont associés à des classes sociales, ces dernières devenant en cela une classe d’individus dotés du même habitus ?
Bourdieu procèdera effectivement à différentes classifications à partir de critères discriminants tels que :
le pouvoir la trajectoire d’ascension sociale souvent associée à la classe socialeMerci d'avoir visité notre site Web, qui traite d'environ SES. Nous espérons que les informations partagées vous ont été utiles. N'hésitez pas à nous contacter pour toute question ou demande d'assistance. À bientôt, et pensez à ajouter ce site à vos favoris !