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La mobilisation générale.


La romancière Colette (1873-1954) a également été journaliste. Les articles qu’elle a écrits au cours de la Première guerre mondiale ont été réunis sous le titre Les Heures longues. Le texte qui suit évoque l’entrée de la France dans le conflit.

C’était la guerre. Dans Saint-Malo, où nous courions chercher des nouvelles, un coup de tonnerre entrait en même temps que nous : la mobilisation générale.
Comment oublierais-je cette heure-là ? Quatre heures, un beau jour voilé d’été marin, les remparts dorés de la vieille ville debout devant une mer verte sur la plage, bleue à l’horizon - les enfants en maillots rouges quittent le sable pour le goûter et remontent les rues étranglées… Et du milieu de la cité tous les vacarmes jaillissent à la fois : le tocsin (1), le tambour, les cris de la foule, les pleurs des enfants… On se presse autour de l‘appariteur (2) au tambour, qui lit ; on n’écoute pas ce qu’il lit parce qu’on le sait. Des femmes quittent les groupes en courant, s’arrêtent comme frappées, puis courent de nouveau, avec un air d’avoir dépassé une limite invisible et de s’élancer de l’autre côté de la vie. Certaines pleurent brusquement, et brusquement s’interrompent de pleurer pour réfléchir, la bouche stupide. Des adolescents pâlissent et regardent devant eux en somnambules. L’automobile qui nous porte s’arrête, étroitement insérée dans la foule qui se fige contre ses roues. Des gens l’escaladent, pour mieux voir et entendre, redescendent sans nous avoir même remarqués, comme s’ils avaient grimpé sur un mur ou sur un arbre ; - dans quelques jours, qui saura si ceci est tien ou mien ?... Les détails de cette heure me sont pénibles et nécessaires, comme ceux d’un rêve que je voudrais ensemble (3) quitter et poursuivre avidement (4).

Colette, Les heures longues, 1917.

Notes. (1) Le tocsin : la sonnerie redoublée d’une cloche, utilisée à l’époque comme signal d’alarme. (2) L’appariteur : le fonctionnaire chargé des proclamations officielles. (3) Ensemble : à la fois. (4) Avidement : avec une grande envie.


Questions.


A) Un témoignage personnel (7 pt).

1) A l’aide de ton manuel d’histoire, date précisément l’événement vécu par l’auteure (0,5 pt).

2) a) Dans quelle ville se déroule la scène (0,5 pt) ?
b) Relève trois expressions du texte qui décrivent cette ville (1,5 pt).
c) Quelle atmosphère règne dans cette ville avant la mobilisation générale ? Explique ta réponse (1,5 pt).

3) Relève deux phrases du texte indiquant que l’auteure est présente au moment de l’événement (1 pt).

4) a) Délimite le passage du texte écrit aux temps du passé (0,5 pt).
b) A l’aide de ton cours d’expression, explique pourquoi l’auteure a choisi d’utiliser le présent dans la suite du texte et précise le nom de cet emploi du présent (1 pt).
c) Recopie une phrase écrite au présent de l’énonciation (0,5 pt).



B) Un état de choc (5 pt).

5) a) Que désigne, à la ligne 2, le groupe nominal « un coup de tonnerre » (0,5 pt) ?
b) Que veut faire comprendre l’auteure en employant cette expression (1 pt) ?

6) a) Donne la fonction précise de l’adjectif « invisible » (ligne 13 ; 0,5 pt).
b) Relève deux expressions décrivant le comportement de personnes choquées par ce qu’elles viennent d’apprendre (1 pt).

7) a) Donne la fonction précise de l’adjectif « pénibles » (ligne 21 ; 0,5 pt).
b) Pourquoi l’auteure voudrait-elle à la fois « quitter et poursuivre » (ligne 22) le souvenir du jour de la mobilisation générale (1,5 pt) ?




je nis arrive pas


Répondre :

la mobilisation le 10 aout 1914
-Saint Malo: l'été marin, les remparts dorés, le sable, les rues étranglées
-il règne une atmosphère de vacances car les enfants sont en maillot de bains et sont sur la plage donc incousciants
-Comment oublierais je cette heure? L'automobile qui NOUS porte
phras au passé: comment oublirais je cette heure là?cela permet au lecteur de vivre l'evenement en y prenant part car les faits se déroulent devant et avec lui
le présentest utilisé comme présent de narration;
-certains  pleurent etc..;
-le coup de tonnerre est une expression figurée utilisée pour marquer la surprise et la brutalité de l'evenement
l'auteur fait ainsi comprendre la violence du choc ressenti et l'moi alors que par comparaison, le temps est beau et le ciel doré
-fonction de l'agdejctif invisible qualitifactif de la limite
-certains pleurent, les adolescents palissent
-penibles : adjectif qualificatif
-Le choc a ete si violent pour tout le monde que l'auteur veut à la fois comme dans un reve poursuivre l'aventure tout en sachant la réalité de la déclaration de guerre, chose affreuse qu'elle veut oublier et quitter
bonne année!
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